Binance, Coinbase et Kraken ont été rejeté au Nigéria
Les cryptos rejetés au Nigéria ! Les difficultés économiques et monétaires du Nigéria sont des problèmes de longue date, et la stabilité de sa monnaie nationale est précaire depuis plusieurs années. Dans un contexte de confusion croissante, les autorités locales ont récemment tenté de remédier à la situation en lançant une version numérique du naira. Cependant, cette initiative s’est soldée par un échec retentissant pour le gouvernement d’Abuja.
À présent, ce dernier blâme les plateformes de crypto-monnaie pour tous les maux, affirmant qu’elles contribuent à la dépréciation du naira en encourageant la spéculation. Certains dirigeants vont jusqu’à appeler à une interdiction totale des crypto-monnaies pour l’ensemble de la population. Plongeons dans cette situation au cœur du pays le plus peuplé d’Afrique pour en comprendre les enjeux.
La présidence du Nigeria pointe du doigt les échanges pour la baisse du naira
Il y a deux jours, un conseiller du président de la République fédérale du Nigeria a suscité la controverse en dénonçant les manipulations en cours sur Binance. Face à une forte dépréciation du naira par rapport aux principales devises mondiales, Binance a décidé d’établir un plafond sur le taux de change naira-dollar pour limiter la spéculation excessive. Cette action, assimilée à un rôle similaire à celui de la Banque centrale du pays, est jugée inacceptable par la présidence du Nigeria.
Pire encore, ce conseiller accuse ouvertement ses compatriotes qui utilisent des cryptomonnaies ou font appel aux services des exchanges de manquer de patriotisme ! C’est pourquoi il en appelle aux plus hautes instances du pays :
« La Commission des crimes économiques et financiers (EFCC) et la Banque centrale du Nigeria (CBN) doivent résolument s’opposer à ces plateformes qui cherchent à manipuler notre monnaie nationale jusqu’à son effondrement total. La crypto-monnaie devrait être interdite dans notre pays, sinon cette saignée de notre monnaie continuera de manière incessante. »
Source : compte X.
L’accès aux principales plateformes du pays est devenu complexe
Binance a réagi rapidement en se dissociant de la crise monétaire, affirmant que « ses services sont orientés vers le marché et ne sont pas destinés à être utilisés comme indicateurs des prix des devises au Nigeria« . La plateforme a également reconnu des difficultés d’accès à son site, bien que son application fonctionne normalement. De nombreux utilisateurs ont signalé des problèmes pour se connecter à Binance ainsi qu’à d’autres exchanges internationaux tels que Kraken ou Coinbase.
Néanmoins, le Nigeria reste le plus grand marché peer-to-peer au monde, ce qui signifie que même Binance agit souvent en tant qu’intermédiaire alors que les utilisateurs échangent des crypto-monnaies entre eux. Cette situation découle des interdictions de crypto-bourses en 2021, et malgré un assouplissement depuis, les habitants du Nigeria ont pris l’habitude de cette méthode. Il devient donc difficile pour les autorités de contrôler cette pratique.
Il est à souligner que la monnaie locale a enregistré une baisse de 70 % par rapport au dollar depuis juin dernier. Les dirigeants ont même temporairement interdit l’utilisation ou la possession de devises étrangères dans le but de stabiliser le naira. Ces décisions suscitent une confusion entre amusement et désespoir, car elles semblent déconnectées de la réalité des habitants et n’ont jusqu’à présent rien résolu. Les Nigérians n’optent pas pour la crypto-monnaie pour saboter leur monnaie nationale ou pour contrarier leur gouvernement, mais simplement pour survivre dans un contexte économique précaire.
